Qu'attendez-vous de moi dans cette situation ? Lorsque les complices d'un système familial narcissique sont complices des abus.
Publié le:
Le silence équivaut à la complicité
Le bouc émissaire est un phénomène psychologique et émotionnel nocif où une personne, souvent au sein d’une famille ou d’un groupe social, est injustement accusée, ciblée et maltraitée pour les problèmes et les conflits au sein de ce groupe. Cette personne devient le point central des accusations, des critiques et des attentions négatives, même si elle n’est pas responsable des problèmes en question. Le bouc émissaire peut entraîner des détresses émotionnelles et psychologiques graves pour la personne injustement ciblée.
Dans les systèmes familiaux narcissiques, la figure centrale, souvent une personne émotionnellement dysrégulée avec des traits de personnalité antagonistes ou passivement agressifs, cible fréquemment un membre spécifique de la famille. Cette victime désignée, appelée le bouc émissaire de la famille, est souvent un enfant au tempérament aventureux ou qui ne se conforme pas à la dysfonction au sein de la dynamique familiale.
Les complices, dans le contexte d’une famille ou d’un groupe social, sont des individus qui, par leurs actions ou leur inaction, soutiennent et renforcent le comportement toxique manifesté par des personnes émotionnellement dysrégulées ou abusives, telles que les narcissiques. Les complices peuvent se manifester sous diverses formes, y compris des frères et sœurs, des conjoints, des tantes, des oncles, des grands-parents ou des amis de la famille.
Leur complicité dans les abus découle de leur silence, de leur inaction et de leur tendance à invalider les expériences de la victime. Les complices choisissent souvent d’ignorer ou de minimiser le comportement abusif qu’ils observent, créant ainsi un bouclier protecteur autour de l’agresseur. Ce bouclier isole l’agresseur de toute responsabilité et détourne les critiques, le préservant ainsi des conséquences de ses actes.
En revendiquant leur impuissance et en s’abstenant d’agir, les complices ne font pas seulement défaut à la victime, mais ils reportent également la responsabilité des abus sur celle-ci. Cela dépossède davantage la victime, la laissant impuissante, marquée et isolée face à ses traumatismes.
Les complices soutiennent ou renforcent le comportement toxique d’une personne abusive ou émotionnellement dysrégulée pour diverses raisons, même si leurs actions peuvent paraître déconcertantes ou préjudiciables. Certaines des raisons sous-jacentes qui expliquent le comportement des complices incluent :
- Peur de représailles : Les complices peuvent craindre les conséquences auxquelles ils pourraient être confrontés s’ils confrontaient ou défiaient la personne abusive. Cette peur peut inclure des menaces, des représailles ou une manipulation émotionnelle de la part de l’agresseur.
- Maintien de l’illusion de l’unité familiale : Les complices peuvent accorder la priorité à l’apparence d’une famille ou d’un groupe social cohésif plutôt qu’au bien-être de la victime. Ils peuvent estimer que révéler les abus perturberait cette façade, qu’ils considèrent essentielle à l’harmonie familiale ou à leur propre statut social.
- Bénéfice personnel : Dans certains cas, les complices peuvent tirer profit des actions de la personne abusive. Cela peut impliquer un gain financier, un traitement préférentiel ou éviter de devenir eux-mêmes la cible des abus.
- Manipulation et contrôle : Les agresseurs utilisent souvent des tactiques de manipulation et de contrôle pour influencer les complices. Ils peuvent exploiter les vulnérabilités émotionnelles, les peurs ou les insécurités des complices pour assurer leur conformité.
- Dépendance psychologique : Les complices peuvent avoir développé une dépendance psychologique à la personne abusive. Ils pourraient croire qu’ils ont besoin de l’agresseur pour un soutien émotionnel, l’estime de soi ou un sentiment de but, même si ce soutien est inconstant ou conditionnel.
- Manque de conscience : Certains complices peuvent ne pas reconnaître pleinement l’ampleur des abus ni leur impact négatif sur la victime. Ils peuvent minimiser la situation, justifier le comportement de l’agresseur ou estimer que la victime exagère sa souffrance.
- Normes culturelles ou sociales : Les normes culturelles ou sociales peuvent influencer le comportement des complices. Dans certaines cultures, il peut y avoir de fortes attentes en faveur du maintien de l’unité familiale et de l’absence de divulgation de problèmes internes, ce qui peut dissuader les complices de prendre la parole.
- Manque d’autonomie : Les complices peuvent se sentir impuissants à intervenir et peuvent estimer que leurs actions ne feront aucune différence. Ils peuvent également manquer des compétences ou des ressources nécessaires pour soutenir efficacement la victime.
Les Façons dont les Complices Contribuent aux Abus
Nier l’Existence des Abus
Les complices qui nient l’existence des abus minimisent souvent les plaintes de la victime en diminuant la gravité de la maltraitance ou en la niant complètement. Cette invalidation de l’expérience de la victime perpétue le cycle des abus, laissant la victime sans soutien et incertaine de sa réalité. En conséquence, chercher de l’aide ou échapper à la situation devient difficile.
Protéger l’Agresseur
Les complices défendent activement les actions de la personne narcissique, la protégeant de toute responsabilité et permettant la persistance des abus. Leur défense inclut souvent des déclarations telles que “C’est ainsi que les choses se passent”, “C’est normal dans notre famille” ou “Tu ne comprends pas ce qu’ils ont traversé”. En invalidant et en normalisant la souffrance de la victime, en recourant parfois à la désinformation, à la culpabilisation de la victime ou à des excuses pour le comportement de l’agresseur, les complices renforcent le cycle des abus et entravent les efforts visant à tenir l’agresseur responsable.
Blâmer la Victime
Les complices peuvent déplacer la responsabilité des abus sur la victime, minimisant ainsi davantage la responsabilité de la personne narcissique. Ils pourraient insinuer que la victime a d’une manière ou d’une autre provoqué la maltraitance de l’agresseur en ne “marchant pas sur des œufs” en sa présence. Des commentaires tels que “Tu sais comment ils réagissent quand tu…” et “Pourquoi ne peux-tu pas les ignorer ?” contribuent à une dynamique toxique qui entrave la capacité de la victime à chercher de l’aide ou à échapper à la situation.
Participation Active aux Abus
Certains complices participent directement aux abus, que ce soit par leurs actions, leurs paroles ou leur silence. Cette participation peut impliquer des mauvais traitements physiques ou verbaux, la propagation de rumeurs nuisibles ou la participation à des actes de harcèlement en groupe. En prenant activement part aux abus, les complices renforcent le comportement toxique et enferment davantage la victime.
Saboter les Tentatives d’Évasion
Les complices peuvent dissuader la victime de chercher de l’aide ou de quitter l’environnement abusif, la maintenant ainsi dans le cycle des abus. Cela peut impliquer de culpabiliser la victime en l’accusant d’“abandonner la famille”, de proférer des menaces, de diffamer la victime ou de saboter ses tentatives d’évasion. Les complices peuvent agir comme des “singes volants”, des alliés de l’agresseur qui travaillent pour maintenir le contrôle et ramener la victime dans la situation abusive, perpétuant ainsi la dynamique toxique et entravant la quête de la victime pour de l’aide ou sa liberté.
Renforcer les Dynamiques Familiales Toxiques
Les complices peuvent renforcer les dynamiques familiales toxiques en encourageant la discrétion et la honte, contribuant ainsi à la perpétuation des abus. Cela peut inclure l’exigence faite à la victime de garder les abus secrets, de la dissuader de chercher de l’aide ou de la faire se sentir coupable de s’exprimer. En maintenant ces dynamiques néfastes, les complices prolongent le cycle des abus, rendant difficile l’évasion de la situation ou l’accès à du soutien.
Les complices ont leurs raisons de maintenir le statu quo, allant de la peur de représailles à la croyance erronée qu’ils préservent la paix familiale. Cependant, leur comportement de complicité non seulement perpétue le cycle de toxicité, mais nuit également à la victime, qui peut se sentir piégée et impuissante, se demandant s’il existe des possibilités de changement.
Reclamez Votre Bien-Être dans un Système Familial Narcissique
Reconnaître Votre Manque de Responsabilité
Avant tout, reconnaissez que les sévices que vous endurez sont réels et ne sont en aucun cas de votre faute. Les relations saines se caractérisent par la liberté, l’amour et le respect, et ne s’associent pas aux sentiments persistants de culpabilité, de honte, de confusion et à la destruction de l’estime de soi d’autrui. Plus important encore, aucun de vos comportements ne justifie que quelqu’un vous inflige des sévices physiques, psychologiques ou émotionnels.
Les abuseurs trouvent toujours une “raison” pour abuser, et ils excellent à retourner la situation pour donner l’impression que leur comportement est justifié. Familiarisez-vous avec DARVO, (Deny, Attack, reverse, Victim, Offender en anglais) qui signifie Nier, Attaquer et Inverser le Rôle de Victime et d’Agresseur Cette tactique manipulatrice consiste à nier les actions de l’agresseur, attaquer la victime et inverser les rôles en se présentant comme la vraie victime. Reconnaître DARVO peut vous aider à déceler ces tactiques et à maintenir une clarté sur les dynamiques abusives en jeu.
DARVO signifie : Nier, Attaquer et Inverser le Rôle de Victime et d’Agresseur.
- Nier : Les abuseurs commencent souvent par nier catégoriquement avoir commis le moindre acte répréhensible. Ils refusent d’admettre leurs actions nocives, même face à des preuves évidentes. Le déni leur permet d’éviter de prendre la responsabilité de leur comportement.
- Attaquer : Confronté à des accusations d’abus, l’agresseur peut réagir par de l’agression ou des contre-attaques. Ils peuvent rejeter la faute sur la victime, l’accusant d’être trop sensible, d’imaginer des choses, voire d’être responsable du comportement abusif. Cette phase d’attaque vise à intimider et à détourner l’attention des actions de l’agresseur.
- Inverser le Rôle de Victime et d’Agressor : À ce stade, l’agresseur inverse stratégiquement les rôles, se présentant comme la victime réelle et la victime réelle comme l’agresseur. Ils peuvent dépeindre la victime comme celle qui a causé du tort, créant une narration où ils sont injustement persécutés. Cette manipulation vise à susciter de la sympathie et du soutien tout en désorientant davantage la vraie victime.
Envisagez le Contact Faible ou Nul
Comprendre l’absence de responsabilité au sein du groupe est essentiel. Lorsque d’autres refusent systématiquement de reconnaître la gravité de votre situation, il est conseillé de s’impliquer émotionnellement. Cela peut être réalisé en établissant un contact faible ou en mettant en œuvre la méthode du “rocher gris” (gray rock).
Évitez l’Isolation
Cherchez du soutien auprès d’un thérapeute, d’un coach ou d’un groupe de soutien pour naviguer dans la situation difficile que vous traversez. Cela vous offre des conseils et des ressources pour prendre des décisions éclairées et commencer le processus de guérison.
Validez Vos Sentiments
Reconnaissez et validez vos émotions, y compris la peur, la colère et la frustration. Cette reconnaissance vous permet de traiter vos émotions et de trouver des mécanismes de gestion sains.
Instruisez-vous sur les Abus Narcissiques
Le savoir, c’est le pouvoir. Instruisez-vous sur les abus narcissiques, y compris le rôle des complices dans leur perpétuation. Cette compréhension vous aide à saisir la dynamique de la situation et vous donne les moyens de prendre des mesures de protection.
Acceptez Vos Limites et Établissez des Limites
Reconnaissez que vous ne pouvez pas contrôler les actions, les sentiments ou les choix des autres. Lorsque vous établissez des limites, vous ne pouvez pas prédire leur réaction. Si leur réaction est abusive ou encourage les abus, il est clair que vous n’êtes pas en sécurité avec eux.
Rappelez-vous que définir des limites est votre droit inhérent en tant qu’individu, et les gens n’abandonnent pas les leurs simplement parce qu’ils ont des limites, des inconforts et des préférences différentes d’une autre personne. Les limites sont ces lignes invisibles qui définissent qui vous êtes en tant qu’individu, et les seules personnes qui causeront le chaos autour de vous en faisant un tel acte sain pour vous-même sont celles qui ne veulent pas que vous en ayez en premier lieu, car cela les empêche de vous contrôler ou d’exploiter une partie de vous qu’ils estiment avoir le droit d’exploiter, comme votre sécurité émotionnelle, votre disponibilité émotionnelle, votre temps, vos ressources.
Priorisez Votre Bien-Être
Rappelez-vous que vous ne pouvez contrôler que vos actions et œuvrer vers un endroit plus sûr et plus sain. Priorisez votre bien-être et entourez-vous de personnes qui respectent vos limites et soutiennent votre épanouissement. Se détacher des influences nocives est nécessaire pour vous protéger et avancer vers un espace plus sain, où la guérison et la découverte de soi peuvent commencer.
Publié le:
LE CONTENU DE CE SITE WEB N’A PAS POUR BUT DE SE SUBSTITUER À UNE AIDE PROFESSIONNELLE ET À UN ACCOMPAGNEMENT THÉRAPEUTIQUE. LES LECTEURS SONT INVITÉS À NE PAS L’UTILISER À DES FINS DIAGNOSTIQUES OU THÉRAPEUTIQUES. LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT DU TROUBLE DE LA PERSONNALITÉ NARCISSIQUE NE PEUVENT ÊTRE EFFECTUÉS QUE PAR DES PROFESSIONNELS SPÉCIFIQUEMENT FORMÉS ET QUALIFIÉS À CET EFFET. L’AUTEUR N’EST PAS UN PROFESSIONNEL DE LA SANTÉ MENTALE. VEUILLEZ CONSULTER UN FOURNISSEUR DE SOINS DE SANTÉ POUR DES CONSEILS SPÉCIFIQUES À VOTRE CAS.